A l’approche en Toussaint, des familles racontent comment elles tentent de se reconstruire apres la perte d’un etre cher.
Ils temoignent du long chemin du deuil d’un proche
Une cousine portant 1 pot de chrysanthemes se recueille devant la tombe familiale dans un cimetiere de Caen.
AFP Photo / Mychele Daniau
« l’adresse continue autrement »
Evelyne, 69 ans, deux petits-enfants de 8 et 11 ans
« faire mes petits-enfants etaient tres attaches a leur grand-pere, decede d’un cancer en 2015. Cette epreuve a ete tres difficile a vivre. En general parce que nous etions plus ou moins au deni une maladie. Au debut, mon mari, un homme fort et joyeux, ne voulait pas se montrer affaibli a ses petits-enfants. Puis nous les avons prepares i propos des changements physiques a venir. L’ainee se posait beaucoup de questions sur la fond.
A l’hopital, elle calinait le grand-pere mais le petit frere est panique de le voir allonge et souffrant. Pour garder l’adresse avec eux, Mathieu a souhaite etre hospitalise a la maison. Cela faisait l’effort de les voir au salon. Mes deux derniers mois, il un parlait au portable. Les explications ne suffisaient pas a satisfaire a leurs interrogations. Comme on nos adore, on ne voulait jamais les heurter. J’etais accompagnee par une psychologue dont je relayais les recommandations aupres en famille.
A la mort du mari, faire mes petits-enfants m’ont nombre entouree. Ils n’ont jamais assiste aux obseques. Quelques jours apres, nous sommes tous alles sur sa tombe. Mon petit-fils a tenu a arroser l’ensemble des fleurs. Aujourd’hui, les bambins paraissent plus apaises. Ma petite-fille me demande De quelle fai§on je fais toute seule, si j’imagine bon nombre a Papy… On parle de lui tres souvent. On regarde des photos. L’intermediaire continue autrement. J’ai donne a tous d’eux votre objet ayant appartenu a un grand-pere. Je un dis qu’il est une etoile dans le ciel. »
« Pour ma fille, il manque forcement quelqu’un »
Karine, 40 annees, une fille de 7 ans
« Mathieu reste ukraine date compte fond il y a bientot trois annees. Cela avait appris qu’il est atteint d’un cancer alors que j’etais enceinte. Ma fille n’aura connu le pere que malade. Beneficiant d’un suivi psychologique, nous ne lui avons rien cache. Nous avons essaye d’etre le plus clair possible. Si le etat s’est degrade, Mathieu fut hospitalise trois semaines a domicile. Son lit etait installe au salon. Cette organisation nous a permis de maintenir une vie familiale presque jusqu’a J’ai fin. Il semble mort a l’hopital.
J’ai explique a ma fille ce qui allait se passer apres. Dans une reaction de revolte, elle disait vouloir liberer son papa de sa “boite”. Elle a souhaite assister aux obseques. Je n’aurais jamais cru qu’elle puisse rester aussi sage. Tres occupee par des demarches administratives, je laissais peu de place a l’emotionnel. Tant que je tenais, ma fille tenait aussi. Recemment, en rangeant des vetements, je me suis mise a pleurer. Ma fille m’a consolee. Elle requi?te a regarder des videos d’avant une naissance. Le pere lui manque. Elle angoisse a l’idee de perdre votre jour le papy et sa mamy. Pour ma fille, il manque forcement quelqu’un. Elle me demande des fois si j’ai envie de refaire ma vie. Elle redoute un beau-pere qui ne pourrait etre nullement gentil avec i§a. En aussi moment, elle voudrait bien une petite s?ur… »
« Ma vie d’avant, c’est le roc sur lequel je vais rebatir une nouvelle maison »
Caroline,47 annees, quatre fils de 7 a 15 ans
« Mon mari, atteint d’une maladie fulgurante, fut hospitalise trois mois a la maison. Jamais il n’a parle de une mort. Quatre jours avant la fin, la psychologue du service de soins palliatifs nous a reunis. Mes 2 grands avaient deja compris dans leur c?ur que leur pere allait mourir. L’aine avait le regard fuyant. Le 06 3 qui n’avait pas grand chose vu venir s’est mis a hurler. Le petit soir a apporte des mouchoirs et n’a jamais verse une larme, sauf de facon indirecte, en trouvant un pretexte. Mes bambins ont tenu a aller a l’ecole jusqu’au dernier moment pour changer d’univers.
Deux ans apres, nous n’avons toujours pas echange dans la facon dont tous a vecu cette periode. Tout est alle si vite. Ils ont assiste a toutes les obseques mais votre seul reste revenu pour l’inhumation definitive. Les enfants tiennent a commemorer la date de le anniversaire, nullement celle de sa mort. Mon mari est leur pere, il continue d’etre fier d’eux, il nous accompagne. Nous sommes croyants. Chacun a le chemin spirituel.
Pour le soir qui aura peu de souvenirs paternels, j’ai confectionne 1 petit tableau qui raconte en images le histoire avec le papa. Mes autres ont reclame des photos qu’ils placent a multiples endroits. Mes 2 plus jeunes exprimaient un mal-etre, tandis que les 2 aines ne montraient rien Afin de me abriter.
J’ai compris que je ne pouvais jamais m’en aller seule. Un rassemblement chretien de veufs et veuves a Lourdes a ete ma bouee de sauvetage. J’ai ensuite sollicite un accompagnement a J’ai fois familial et individuel a l’association Empreintes-Vivre le deuil (1). Ce soutien m’a permis de m’ajuster a mes gamin. Mes petits prenaient trop de place a domicile.
J’ai recupere mon energie pour m’occuper des quatre. Entre autres, j’ai mis en place deux services de diner pour etre plus accessible pour tous. J’evoque un pere tous les jours mais j’aimerais avoir environ moment Afin de parler de lui avec eux. Le petit soir fera i nouveau des cauchemars, il a peur de me perdre. La nuit, il vient dormir a cote de moi.
Aujourd’hui la famille ne va jamais trop mal. J’suis davantage capable d’affronter ca. S’il est insupportable me concernant de vivre les choses comme avant, les enfants, au contraire, ont besoin que pas grand chose ne change. Mes ri?ves d’avant, c’est le roc concernant lequel je vais rebatir une nouvelle maison, reformer une famille a cinq ».
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